Indicateurs économiques

Grande-Bretagne: La croissance des salaires au rythme le plus lent depuis octobre 2022


Le quartier financier de la City à Londres. /Photo prise le 8 février 2024/REUTERS/Toby Melville

LONDRES (Reuters) – Les salaires britanniques, hors bonus, ont augmenté à leur rythme le plus lent depuis octobre 2022 au cours du trimestre clos fin janvier, tandis que le taux de chômage a légèrement progressé contre toute attente, selon de nouvelles données publiées mardi qui pourraient tempérer les craintes sur l’évolution de l’inflation.

D’après l’Office national de la statistique (ONS), les salaires au Royaume-Uni, hors primes, ont augmenté de 6,1% au cours des trois mois à fin janvier par rapport à la même période il y a un an.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un augmentation de 6,2% sur la période novembre-janvier en rythme annuel.

Le salaire moyen hebdomadaire, hors prime, a progressé également de 6,2% sur les trois mois à fin décembre.

Le taux de chômage au Royaume-Uni, quant à lui, est passé de 3,8% à 3,9% entre novembre et janvier, contre une prévision des économistes de 3,8%. L’ONS est cependant toujours en train de réviser son enquête auprès des ménages.

Sur le marché des changes, la livre sterling s’est affaiblie par rapport au dollar américain et à l’euro dans la foulée de la publication des données sur le marché du travail.

La Banque d’Angleterre (BoE), qui tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire le 21 mars, surveille étroitement l’évolution des salaires. Elle a identifié la croissance des salaires et l’inflation des prix des services comme les deux indicateurs les plus importants pour déterminer si les pressions inflationnistes sous-jacentes s’atténuent suffisamment pour qu’elle puisse réduire ses taux directeurs.

La croissance des salaires représente à peu près le double de son taux d’avant la pandémie de COVID-19, lorsque l’inflation était proche de l’objectif de 2% de la banque centrale.

Alors que certains responsables de la BoE s’attendent à ce que la croissance des salaires diminue à mesure que l’inflation globale reflue, d’autres redoutent que les pénuries de main-d’oeuvre observées depuis la pandémie ne ralentissent ce processus.

“Il est peu probable que les données publiées aujourd’hui justifient un changement majeur de politique de la part de la Banque d’Angleterre, en particulier au regard de la croissance des salaires qui reste robuste et des craintes croissantes qu’elle puisse conduire à une persistance des pressions sur les prix”, commente Yael Selfin, chef économiste chez KPMG Royaume-Uni.

“Nous prévoyons toutefois un affaiblissement du marché du travail dans les mois à venir, ce qui devrait freiner la dynamique de la croissance des salaires et accroître la perspective d’une baisse des taux d’intérêt à partir de l’été”, a-t-elle ajouté.

(Reportage Suban Abdulla et David Milliken; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

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