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Début d’une campagne présidentielle écourtée au Sénégal


Le candidat à la présidentielle sénégalaise Khalifa Sall lors d’une interview avec Reuters au siège de son parti à Dakar, au Sénégal. /Photo prise le 8 mars 2024/REUTERS/Ngouda Dione

DAKAR (Reuters) – Les candidats à l’élection présidentielle du 24 mars au Sénégal ont lancé samedi leur campagne, réduite à deux semaines après une grave crise politique déclenchée par le report du scrutin.

De vives tensions ont secoué le pays de 18 millions d’habitants après l’annonce par le président Macky Sall, à trois semaines de l’échéance initiale du 25 février, du report de l’élection à décembre. La situation s’est grandement apaisée après la décision du Conseil constitutionnel d’obliger l’exécutif à organiser le vote avant l’expiration du mandat de l’actuel chef de l’Etat, le 2 avril.

La décision laisse deux semaines aux dix-neuf candidats en lice pour séduire les électeurs, au lieu des 21 jours habituels. Cette campagne écourtée se déroulera pour la première fois pendant le mois de jeûne du ramadan, qui débute dimanche soir dans le pays à majorité musulman.

“Nous allons devoir tout adapter”, a déclaré Khalifa Sall, candidat de l’opposition et ancien maire de Dakar, selon qui les grands rassemblements électoraux festifs ne cadrent pas avec le ramadan, qui est un moment de communion et de pénitence.

“Nous allons devoir faire preuve de souplesse et d’ingéniosité”, a-t-il ajouté. “Mais l’important est que nous ayons une date et que nous allions voter.”

Khalifa Sall, qui n’a pas de lien de parenté avec le président, a lancé sa campagne vendredi à minuit, heure d’ouverture de la campagne officielle, promettant de réunifier le pays et qualifiant la récente dispute sur la date de l’élection de “moment grave et triste” pour le Sénégal, l’une des plus anciennes démocraties d’Afrique.

Macky Sall, qui a atteint la limite constitutionnelle de deux mandats présidentiels consécutifs, a justifié sa volonté de reporter l’élection par des soupçons de corruption au sein du Conseil constitutionnel, qui a rejeté ces accusations.

D’autres candidats doivent entrer en campagne ce samedi, dont Amadou Ba, candidat de la coalition BBY (Benno Bokk Yakaar) au pouvoir, et l’opposante Anta Babacar Ngom.

(Reportage Portia Crowe, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)

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