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Trump a diligenté une opération d’influence clandestine de la CIA contre la Chine


Le candidat républicain à la présidence et ancien président des États-Unis Donald Trump prend la parole lors d’un rassemblement de campagne au Forum River Center à Rome, Géorgie, États-Unis. /Photo prise le 9 mars 2024/REUTERS/Alyssa Pointer

WASHINGTON, le – Donald Trump a autorisé la CIA quand il était président des Etats-Unis à mener une campagne clandestine sur les réseaux sociaux chinois visant notamment à alimenter les critiques de l’opinion publique chinoise contre son gouvernement, ont déclaré à Reuters trois anciens responsables américains ayant une connaissance directe de cette opération secrète.

Selon ces responsables, la CIA a constitué en 2019, soit deux ans après l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, une petite d’équipe d’agents intervenant sur les réseaux sociaux sous une fausse identité pour tenter de discréditer le pouvoir de Xi Jinping.

Ces agents ont relayé des allégations selon lesquelles des membres du Parti communiste chinois ont caché à l’étranger de l’argent détourné, ou encore de corruption et de gaspillage d’argent public concernant des projets d’infrastructures des “routes de la soie”, clé de voûte de la politique commerciale chinoise, ont précisé les responsables.

Ces allégations reposaient sur des faits réels mais elles ont été artificiellement amplifiées par de faux profils, ont-ils ajouté. L’un des objectif de ces divulgations était de susciter une certaine paranoïa chez les dirigeants chinois et de les pousser à consacrer des ressources considérables à la traque de “fantômes” sur internet, a dit un des responsables.

La porte-parole de la CIA, Chelsea Robinson, n’a pas souhaité faire de commentaire sur l’existence du programme d’influence, ses objectifs ou ses impacts.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré à Reuters que cette initiative témoignait de la volonté des Etats-Unis de “manipuler l’opinion publique internationale”.

RÉPONSE À L'”AGRESSIVITÉ” CHINOISE

Selon les responsables américains, l’opération clandestine initiée en 2019 se voulait une réponse à la campagne d’influence agressive et parfois coercitive vis-à-vis de certains pays menée par la Chine au niveau mondial, alors que Donald Trump avait entamé dès son arrivée à la Maison blanche un bras-de-fer commercial avec Pékin.

Elle a été dictée par Matt Pottinger, un responsable du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche à l’époque, et motivée par des cyberattaques chinoises ou encore des vols de propriété intellectuelle, ont-ils dit.

Contacté par Reuters, Matt Pottinger a dit ne pas vouloir commenter “l’exactitude ou l’inexactitude des allégations concernant les activités des services de renseignement américains”.

D’anciens responsables américains ont évoqué une opération plus ambitieuse qui visait aussi les opinions publiques de pays avec lesquels la Chine a établi de solides relations, que ce soit en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique ou en Afrique, ont dit quatre anciens responsables.

Reuters n’a pas été en mesure d’évaluer l’impact de cette opération clandestine de la CIA, ni de déterminer si elle s’est poursuivie sous la présidence de Joe Biden. La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, Kate Waters, n’a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.

Donald Trump a laissé entendre qu’il adopterait une politique encore plus dure avec la Chine s’il est réélu président en novembre.

(Reportage de Joel Schectman et Christopher Bing, avec Liz Lee à Pékin, version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)

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