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La sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia se dégrade, selon Kyiv


Des membres de l’AIEA visitent la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine. /Photo prise le 7 février 2024/REUTERS/Centrale Nucléaire de Zaporijjia

VIENNE (Reuters) – La sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par la Russie en Ukraine, se dégrade de jour en jour, a affirmé vendredi le ministre ukrainien de l’Énergie.

Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), composé de 35 pays, a adopté jeudi en fin de journée une résolution condamnant l’occupation par la Russie de la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Ils déclarent être “gravement préoccupés” par le manque de personnel et de maintenance sur le site deux ans après sa capture.

“La situation générale évolue vers un accident nucléaire et il est très important de mettre fin immédiatement à cette présence (russe)”, a déclaré le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galouchtchenko, lors d’une conférence de presse.

L’AIEA, qui dispose d’une modeste présence sur place, estime que la situation à Zaporijjia reste précaire. La centrale a été privée d’alimentation électrique externe huit fois au cours des 18 derniers mois, obligeant à avoir recours à des générateurs diesel pour refroidir le combustible de ses réacteurs et éviter une fusion potentiellement catastrophique.

La Russie et l’Ukraine, en guerre depuis plus de deux ans, se rejettent mutuellement la responsabilité des tirs d’obus qui ont coupé les lignes électriques.

“Le personnel de la centrale nucléaire se compose désormais exclusivement d’anciens employés d’Energoatom devenus citoyens russes, avec des contrats de travail signés avec l’entité d’exploitation russe, ainsi que du personnel envoyé par la Fédération de Russie”, indique un rapport confidentiel de l’AIEA envoyé aux États membres la semaine dernière, auquel Reuters a eu accès.

Avant la guerre, la centrale comptait environ 11.500 employés, selon le rapport. Aujourd’hui, ce nombre serait d’environ 4.500, avec 2.000 employés présents chaque jour au cours du dernier trimestre, selon le personnel de l’AIEA présent sur place.

“Le problème ne se situe même pas dans la quantité des effectifs. Le problème, c’est qu’il s’agit de personnel qualifié. Ce n’est pas (…) du personnel de niveau moyen que l’on peut facilement remplacer”, a déclaré le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, qui a eu mercredi en Russie une discussion “professionnelle et franche” avec le président russe Vladimir Poutine.

(Reportage François Murphy; version française Mathias de Rozario; édité par Jean-Stéphane Brosse)

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