Thales: Résultat opérationnel supérieur à €2 mds en 2023, une première post-COVID
Le logo du groupe français de défense et d’électronique Thales est visible au Milipol Paris, le salon mondial dédié à la sécurité intérieure, à Villepinte près de Paris, en France. /Photo prise le 15 novembre 2023/REUTERS/Sarah Meyssonnier
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par Tim Hepher
PARIS (Reuters) – Thales (EPA:TCFP) a fait état mardi d’un résultat opérationnel en hausse de 10,9% et d’un chiffre d’affaires en progression de 7,9% en données organiques en 2023, sous l’effet du rebond du marché de l’aéronautique civil, tout en ayant subi à son tour des pressions concurrentielles pour son activité aérospatiale.
Pour la première fois depuis 2019, soit avant la crise sanitaire du COVID, le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) du groupe français a dépassé l’an dernier le seuil des 2 milliards d’euros, atteignant 2,132 milliards d’euros – un record.
Son chiffre d’affaires annuel s’est établi à 18,4 milliards d’euros, tandis que sa marge opérationnelle a gagné 0,6 point de pourcentage pour grimper à 11,6%.
Thales a indiqué que ses prises de commandes ont été légèrement supérieures à 2022, à 23,132 milliards d’euros.
Pour 2024, l’équipementier pour l’aérospatiale, la défense et la sécurité anticipe une croissance organique de son chiffre d’affaires comprise entre 4% et 6% pour s’établir entre 19,7 milliards et 20,1 milliards d’euros.
Il dit s’attendre à un résultat opérationnel compris entre 11,7% et 12%, et à ce que les nouvelles commandes dépassent à nouveau son chiffre d’affaires.
D’après un consensus réalisé par l’entreprise, les analystes anticipaient en moyenne un résultat opérationnel de 2,107 milliards d’euros et des ventes de 18,177 milliards d’euros l’an dernier.
Thales a annoncé un “projet d’adaptation” de Thales Alenia Space, avec environ 1.300 postes concernés – dont 1.000 en France – qui seront redéployés à travers le groupe, citant une “demande structurellement plus faible” dans l’activité des télécommunications commerciales.
Le PDG du groupe, Patrice Caine, a déclaré qu’il n’y aurait aucun départ forcé, Thales voulant conserver ses talents. La décision, a-t-il dit, a été prise alors que le marché pour les grands satellites en orbite géostationnaire représente désormais environ 10 unités par an, contre une vingtaine par an jadis.
“Il n’y a pas de mystère”, a dit Patrice Caine à des journalistes. “Le marché a été plus ou moins divisé par deux (…) Nous devons nous réadapter”, a-t-il ajouté, précisant qu’environ un tiers de l’activité de Thales Alenia Space était affecté – l’équivalent de 700 millions d’euros en chiffre d’affaires, ou de 4% du total du groupe, a-t-il dit.
Cette annonce intervient après qu’Airbus (EPA:AIR) a fait état le mois dernier d’une nouvelle charge de 200 millions d’euros dans son activité aérospatiale, dans un contexte de concurrence accrue avec un éventail de petits satellites.
A la question de savoir si Thales pourrait finalement s’intéresser à l’activité BDS (Big Security & Data) d’Atos (EPA:ATOS), du fait de la nouvelle incertitude sur l’avenir de l’entreprise, Patrice Caine a répondu: “Notre position est inchangée depuis des mois et des mois”.
Notant que Thales avait récemment effectué plusieurs acquisitions, dont celle de la firme américaine de cybersécurité Imperva, il a déclaré que Thales “se concentre sur ces sujets-là, donc pas de changement”.
Atos a déclaré en janvier qu’Airbus avait transmis une offre non engageante pour le rachat de l’activité BDS avec une valeur d’entreprise entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d’euros.
(Reportage de Tim Hepher; version française Jean Terzian, édité par Zhifan Liu)
